En cette année 2024, lors de laquelle nous célébrons le centenaire de l’appellation “Vaison-la-Romaine”, nous saisissons l’occasion pour vous présenter les “14 Merveilles” de notre ville ! Autrement dit, les édifices, les ensembles architecturaux, les vestiges, etc., classés “monuments historiques”. Né des conflits entre les comtes de Toulouse et le pouvoir épiscopal, le château comtal de Vaison-la-Romaine, construit entre le XIIè et le XIVè siècle, domine encore toute la ville. Le château et le rocher qui le porte, ont été inscrits à la liste des monuments historiques en 1920.
Alors qu’il possède le Marquisat de Provence (XIIè siècle) auquel appartient Vaison et grâce à une soixantaine de châteaux et de péages, le comte de Toulouse assurait le contrôle d’une microrégion en contact avec les comtés de Forcalquier à l’est, de Provence au sud et du Dauphiné au nord. Dans l’ancienne capitale des Voconces, le comte possède une partie de la ville appelée “Bref du comte”. Mais à partir de 1108, il se heurte à l’évêque qui se dit seul maître et seigneur.
Les rivalités entre les évêques et les comtes successifs vont marquer le XIIè siècle. Ainsi, pour déloger l’évêque et récupérer la cité, Raymond V (comte de 1148 à 1194) lance ses troupes sur Vaison, prend et brûle la ville. L’évêque est alors expulsé. Mais son successeur, Bertrand de Lambesc récupère ses biens. Après dix ans de paix, à nouveau, le comte de Toulouse chasse l’évêque, vers 1180, et marque son pouvoir avec la construction d’une tour en bois renforcée de palissades sur le point le plus élevé. En 1195, un donjon en pierre (turris) est construit, suivi plus tard par deux corps de bâtiment supplémentaires, fermant une cour intérieure. C’est la naissance du château.
LES PRISES SUCCESSIVES DU CHÂTEAU
Au XIVè siècle, a lieu le déferlement des Grandes Compagnies, les bandes de Raymond de Turenne, qui entraîne le renforcement des défenses. En 1426, Vaison est prise par les troupes du routier Boucicaut puis reprise par les soldats pontificaux. En 1433, a lieu une lutte entre le pape Eugène IV et le concile de Bâle ; le château est assiégé par les écorcheurs de Rodrigue de Villandrano, capitaine castillan.
De 1508 à 1741 la famille de Sade détient la capitainerie du château, rachetée alors par la Communauté. Au XVIIIè siècle, l’enceinte est isolée, éloignée des maisons et n’a plus de porte ; elle devient alors le repaire de voleurs. Le conseil de Communauté prend alors la décision en août 1775 d’en faire murer toutes les ouvertures ; excepté l’entrée qui est fermée par une petite porte en bois.
ARCHITECTURE
L’édifice est un vaste parallélogramme de 22 mètres sur 19, qui comprend trois corps de bâtiments autour d’une cour. Au sud il domine un à-pic de 22 m. Sur les autres côtés, des fossés taillés dans le roc complétaient la défense. Au nord-est, l’entrée comporte une double barbacane dotée de meurtrières. L’échauguette et la bretèche (guérite ou avant-corps) étaient dotées de machicoulis.
Les appartements ou salles diverses, voûtées en arc brisé, prenaient jour sur la cour. La muraille n’ayant que des ouvertures militaires. Aujourd’hui l’intérieur du château n’est pas accessible au public, mais la Ville continue de travailler à sa réouverture en menant des études et des travaux de sécurisation, avec ses partenaires institutionnels.
The Explorers | Valentin Pacaut ; Office de tourisme Vaison Ventoux | Lise Trincaretto & Laurent Pamato ; Ville de Vaison-la-Romaine | Stéphane Renaud