En cette année 2024, lors de laquelle nous célébrons le centenaire de l’appellation “Vaison-la-Romaine”, nous saisissons l’occasion pour vous présenter les “14 Merveilles” de notre ville ! Autrement dit, les édifices, les ensembles architecturaux, les vestiges, etc., classés “monuments historiques”. Vous verrez que si Vaison-la-Romaine jouit indéniablement d’un formidable héritage antique, la capitale des Voconces possède bien d’autres atouts patrimoniaux. La preuve en est avec ce bijou médiéval, qu’est cet ensemble architectural constitué de la cathédrale Notre-Dame de Nazareth et de son cloître, classé monument historique en 1840.
À l’issue de la Pax romana, vers la fin du IIIè siècle, le christianisme s’impose dans notre région. Quatre évêchés, Vaison, Die, Gap et Sisteron se sont partagé le territoire de la cité (province) des Voconces. Ainsi, du IVè au VIè siècle, Vasio se recompose avec l’installation de bâtiments chrétiens à la lisière de la ville antique. Une église paléochrétienne perdure jusqu’au Moyen Âge. Ses vestiges subsistent sous la cathédrale dont nous parlons ici. Érigée aux XIè et XIIè siècles, Notre-Dame de Nazareth, son cloître, ainsi que la chapelle Saint-Quenin rappellent la puissance du groupe épiscopal vaisonnais. Ce dernier avait déjà accueilli deux conciles : en 442 et en 529.
Aux XIIè et XIIIè siècles, cette ville médiévale est abandonnée progressivement à la suite des rivalités entre les évêques et les comtes de Toulouse, qui ont construit un imposant château fortifié au sommet de l’éperon rocheux, en rive gauche de l’Ouvèze (Haute-Ville).
Alors que l’on construit une autre cathédrale (fin du XVè siècle) sur le rocher, à flanc de falaise, la cathédrale de la “ville basse” est délaissée ; mais elle demeure un lieu sacré où des inhumations perdurent. Elle redevient une église paroissiale, des siècles plus tard, en 1897.
DE NOMBREUX RÉEMPLOIS ANTIQUES
Cet édifice remarquable de l’art roman provençal comprend de nombreux réemplois antiques (colonnes en marbre, cippe funéraire…). On les retrouve plus particulièrement dans les fondations visibles au chevet (côté Est) et au niveau de son clo-cher.
Le cloître des chanoines réguliers épaule l’édifice au nord. Ces galeries sont ajourées de petites arcatures (arcades décoratives) reposant sur des colonnettes géminées dont les chapiteaux sont richement décorés de feuilles d’eau, d’entrelacs et de figurines, de feuilles d’acanthe…
Il y a tellement à découvrir dans cet ensemble monumental et médiéval… Les nombreuses signatures des tailleurs de pierre, les frises, les grandes orgues Ahrend, les éléments lapidaires exposés dans les galeries du cloître, etc. L’accès au cloître, comme à la cathédrale, est libre et gratuit, dans le respect des offices religieux qui s’y déroulent.